Le
samedi 17 septembre, Charles-Antoine et Constance de Vibraye nous accueillaient
à l’orangerie du château à l’occasion du centenaire de l’ouverture au public du
château de Cheverny.
Remontons le temps jusqu’en 1922, année où
un fort mouvement de l’ouverture au public des grands sites culturels nationaux
a été initié avec une logique économique. C’est l’année où le Louvre, déjà
ouvert au public, a décidé de faire payer l’entrée du musée.
Pour Cheverny, il s’agissait de passer du
statut de propriété familiale à celui d’entreprise familiale
Charles-Antoine de Vibraye : « Philippe de Vibraye, mon grand-oncle, a pris la décision
d’ouvrir le château au public par audace et par esprit d’entreprise plus que
par contrainte économique... Sa mère (mon arrière grand-mère) accepte d’ouvrir
la propriété familiale au public à une seule condition : que le château reste
fermé le mardi, jour où elle reçoit ses amis ».
Cette décision prise ne pouvait qu’être
accompagnée d’une communication appropriée : des dépliants ont été largement
diffusés... L’un d’entre eux est parvenu à Hergé, en Belgique. Hergé, auteur de
la bande dessinée Tintin, s’est inspiré de l’architecture du château de
Cheverny pour définir le graphisme du château de Moulinsart, en parfait accord
avec son style de dessin dit « ligne claire ».
Le château a été fermé au public durant la
dernière guerre
Le château de Cheverny accueillit pendant
cette période du mobilier national issu des musées parisiens (en particulier
Cluny), comme bien d’autres châteaux de province. Toutes les pièces du château
étaient occupées par des caisses entreposées sur les tapis.
L’évolution de la fréquentation après la
guerre
À l’orée des années 1970, six pièces
étaient ouvertes au public (près de 100 000 visiteurs par an).
La fréquentation augmenta régulièrement
jusqu’à doubler en une dizaine d’années. En 1985, les appartements privés de
l’aile ouest, occupés jusqu’alors par les propriétaires, ont été ouverts au
public en plus des pièces d’apparat ouvertes initialement. La fluidité des
visites s’en est trouvée considérablement améliorée à l’intérieur du château.
Le parc permettait aussi une extension de la visite du domaine.
Les années fastes du tourisme de congrès
À partir de 1979, l’orangerie a été
aménagée pour accueillir des congrès et autres réunions d’entreprises. La
demande était très forte et a constitué une diversification heureuse de
l’ouverture du domaine. Puis le phénomène s’est estompé. Depuis 2010,
l’orangerie est dédiée au salon de thé.
S’adapter à la demande du public et se
renouveler
L’évolution de la fréquentation est
directement liée au renouvellement de l’offre des activités périphériques en
accord avec les attentes du public. Elle subit aussi les contraintes environnementales
(périodes de fermeture durant les épisodes de confinement dus à la pandémie
Covid19, grandes chaleurs comme ce fut le cas en cet été 2022...).
Quelles évolutions dans les années à venir
?
Avec aujourd’hui près de 450 000 visiteurs
par an (majoritairement francophones), le souci de Charles-Antoine de Vibraye
n’est plus d’augmenter la fréquentation, mais de préserver la qualité de la
visite. Actuellement, le château ne peut pas recevoir plus de 143 personnes
simultanément entre ses murs. Par ailleurs, il est nécessaire d’être vigilant
pour que le tourisme de masse ne dégrade pas les sites. Les solutions
envisagées passeront peut-être par un apport supplémentaire d’extensions à la
visite du monument. Une politique déjà menée de longue date à Cheverny.
Certains sites, confrontés à un « engorgement » augmentent leurs tarifs ou
procèdent par réservations... ce qui paraît peu satisfaisant.
Toutefois, si le tourisme du XXe siècle était concentré sur la période de
l’été et des vacances scolaires en général, aujourd’hui, il se répartit sur
toute l’année avec le changement des habitudes de prise de congés (RTT, courts
séjours...). Et la clientèle locale répond présent pour venir admirer chaque
année les magnifiques décorations de Noël ou de Pâques.
J.-P. T
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