Le couvent Saint-Bonaventure à Cour-Cheverny

Le couvent Saint-Bonaventure est installé depuis 2012 sur le domaine de Pontchardon. Pour rappel, « La Grenouille » avait fait état de l’arrivée d’une communauté de 3 capucins d’observance traditionnelle à Cour-Cheverny autour du père Pierre dans son n° 17 d’octobre 2012.

Près de dix ans après cette installation, c’est le père Laurent, supérieur de la communauté depuis 2019, qui nous accueille au couvent qui compte aujourd’hui 5 prêtres et 3 frères.
L’Ordre a été fondé au XIIIe siècle par Saint François d’Assise. Son idéal était de vivre la vie évangélique la plus proche possible de celle de Jésus : une vie de prière et d’apostolat.
Père Laurent : 
« L'ordre capucin fait partie des ordres mendiants. Nos ressources pro­viennent exclusivement des fidèles. Nous avons gardé les constitutions capucines anté­rieures au Concile de Vatican II ».
Les capucins d’observance traditionnelle qui n’ont pas adopté les nouvelles constitutions en 1968 sont répartis dans 3 couvents :
- le couvent Saint-François de Morgon (dans le Beaujolais) ;
- le couvent Saint-Antoine d’Aurenque (dans le Gers) ;
- le couvent Saint-Bonaventure de Cour-Chever­ny (Loir-et-Cher) sur le domaine de Pontchardon.
Père Laurent : « Notre projet est que le cou­vent Saint-Bonaventure devienne un couvent d’étude, c’est-à-dire amené à former les futurs prêtres de l’ordre qui sont actuellement formés à la maison mère de Morgon ».

La vie et les missions de la communauté
La journée des religieux est ponctuée par des prières en commun (les offices). Ils se couchent vers 20 h et se lèvent pour l’office d’une heure du matin. Ils se recouchent, puis se lèvent à nouveau à 4 h 30, été comme hiver... Pour autant, il ne s’agit pas d’une vie de reclus. La mission de la communauté est de s’occuper des fidèles qui tentent de vivre leur idéal religieux tout en restant dans le monde. La messe de 10 h chaque dimanche peut accueillir plus de 80 personnes dans la chapelle « Notre Dame de Compassion » aménagée depuis 2003 dans les anciens communs du domaine.

Les bâtiments
Le manoir de Pontchardon date de la Renais­sance et a été transformé au XIXe siècle, notamment avec l’ajout d’une tour d’angle hexagonale incorporée au pignon Est. Le ma­noir a été édifié sur la rive gauche du Conon à l’emplacement d’une petite forteresse du Moyen-âge qui elle-même aurait été édifiée sur les fondations d’une villa gallo-romaine. Il ne subsiste du Moyen-âge qu’une partie des douves et une tour d’angle du XIVe siècle.
D’après Xavier Gondouin (1), « la tradition orale nous rapporte qu’un souterrain part de la cave située sous la grange et débouche au lieudit "Le Clos de Lutaine", à Clénord ».
Sur la façade Nord, deux bas-reliefs en pierre aux emblèmes royaux ont été placés de part et d’autre de l’entrée principale du manoir : la salamandre de François 1er et l’hermine d’An­ne de Bretagne.
En 1982, mademoiselle de Sainte Preuve lègue Pontchardon à la Fraternité Saint Pie X qui aménage les communs en chapelle en 2003. En 2010, la Fraternité cède le domaine aux capucins, communauté amie.
En 2019, un cloître est créé, entouré de nouvelles extensions conséquentes qui per­mettent à la communauté d’être en capacité d’accueillir jusqu’à 15 religieux sur le site.

Un peu d’Histoire
« Au XVIIIe siècle, le seigneur de Pont-Char­don était tenu à l’acte de "foy et hommage" en­vers le comte de Cheverny, ainsi que d’autres droits, devoirs féodaux et seigneuriaux suivant la coutume de Blois. Pont-Chardon avait droit au colombier à pied, un privilège accordé aux seigneurs qui avaient droit de basse et haute justice sur leurs terres. Ce colombier dit "à pied" signifie que les nids à l’intérieur, com­mençaient au niveau du sol. Cette construc­tion a disparu avec le privilège » (1).

J.-P. T.

(1) Xavier Gondouin : Opuscule Pontchardon ou « Un petit coin de paradis ».

La Grenouille n°56 - Juillet 2022

Voir aussi : Ponchardon -  La Grenouille n°17 - Octobre 2012


















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de nous donner votre avis sur cet article, de nous transmettre un complément d'information ou de nous suggérer une correction à y apporter