Inutile de vous présenter Jazzin’Cheverny, dont la réputation ne fait que grandir depuis sa naissance en 2008, au grand bonheur des festivaliers. Mais vu de l’intérieur, c’est aussi une belle machine, que La Grenouille s’est permis d’aller voir de plus près… Des bénévoles par dizaines
Pour chaque édition, 120 à 150 volontaires se mobilisent pour planifier, préparer, organiser et faire vivre le festival, puis pour démonter, ranger, comptabiliser, etc.
Bien travailler et se marrer
On entend souvent dire « on ne trouve plus de bénévoles… ». Cette maxime ne concerne pas Jazzin’, qui trouve chaque année l’effectif nécessaire pour réussir le pari, et c’en est un, car ce n’est jamais gagné d’avance… Et il faut souligner que différentes tranches d’âge sont représentées, presque comme les lecteurs de Tintin de (pas tout à fait) 7 à 77 ans… Mais il y a un secret…, que le président Jean-Yves Renaud évoque souvent en s’adressant aux bénévoles : « Nous sommes là avant tout pour prendre du plaisir, ne pas se prendre la tête et vivre un moment festif entre nous, les partenaires et les festivaliers » ou bien encore : « Choisissez des tâches que vous aimez, faites-vous plaisir, inutile de prendre un poste si vous y allez à reculons ». Autre secret, l’autonomie des équipes : « Les solutions se trouvent au plus près du problème, inutile d’appeler le président si la solution est proche de vous ». C’est toute cette philosophie qui donne à chacun l’envie de s’investir et facilite le recrutement des bénévoles par le bouche à oreille « Viens, on se marre bien ! », en faisant venir des amis pour se joindre au groupe et le renforcer…
Une belle aventure humaine et des équipes performantes
C’est ainsi que se sont créées des équipes autonomes et complémentaires, constituées de bénévoles compétents, chacune menée par un responsable et où les bénévoles prennent plaisir à travailler ensemble.
Et Il y a de quoi faire, dans les nombreux domaines pris en charge par les différentes équipes :
• le staff de direction chargé de l’organisation générale, et des relations avec les autorités locales, les administrations, les propriétaires et le personnel du château de Cheverny, les partenaires, etc.,
• la programmation, qui débute ses recherches d’artistes au moins huit mois avant le jour J et négocie les contrats avec les artistes,
• la recherche de partenaires (plus de 80), sans qui le festival n’existerait pas,
• la communication (relation avec la presse, réseaux sociaux, affichage, etc.),
• la gestion et la comptabilité,
• la billetterie, en ligne et sur place,
• l’accueil des partenaires et de leurs invités,
• la restauration, la buvette,
• la gestion des bénévoles : équipements, restauration, consignes, planning, répartition, etc.,
• la logistique, qui mobilise des bras, des camions, des engins de levage, et procède à l’installation des différents éléments du festival..., pour une multitude d’objets à emprunter (aux communes, à des associations amies, etc.) ou à louer, et qu’il faut charger, transporter, mettre en place, et ensuite démonter et ranger pour laisser les lieux dans un état irréprochable au château et sur la place de l’église,
• le transport, l’accueil et l’accompagnement des artistes et de leurs équipes jusqu’aux loges installées au château, en s’efforçant de répondre à toutes leurs demandes, souvent dans le moindre détail…,
• l’accueil et l’accompagnement des personnes à mobilité réduite,
• la mise en place des scènes (sous-traitée) et de toute la technique qui l’accompagne (son, lumières, etc.), des chaises (2 000 devant la scène du château), des bancs, tables, matériels de restauration et de la buvette, et autres éléments pour le confort des festivaliers,
• la sécurité, discrète mais efficace, notamment pour drainer le flux des festivaliers et préserver le site du château, et toute une série de détails sur lesquels il faut veiller,
• le pôle développement durable, qui s’efforce de sensibiliser les bénévoles et les festivaliers au tri des déchets et contribue au label « Écofestival » : achats en circuits courts, collecte et gestion des déchets (deux tonnes par festival !), toilettes sèches, maintien d’un environnement propre et agréable, etc.
• l’accueil dans les parkings,
• sans oublier le « PC Jazzin’», installé dans la salle des fêtes de Cheverny : un lieu où bénévoles, techniciens et artistes peuvent se poser, échanger, se rafraîchir et se restaurer : plus de 800 repas servis sur quatre jours (y compris l’avant et l’après festival) dans une belle ambiance qui contribue au plaisir de participer à l’aventure…
Tout ceci dans la bonne humeur. On s’entraide entre équipes pour mettre les moyens humains en rapport avec les tâches à accomplir… On communique pour préparer et anticiper bien en amont, et parfois dans l’urgence parce qu’on a perdu les clés de la camionnette, que la friteuse ou le réfrigérateur est en panne ou qu’il manque une rallonge ou une table… Mais miracle, tout fonctionne, au bon endroit au bon moment !…
Jazzin’ en chiffres
Un an de préparation, 15 tonnes de petits matériels manoeuvrés (tables, chaises, stands...), 900 kg de frites, 240 kg de saucisses, merguez, volailles et autres brochettes, 2 300 litres de bière, 300 litres de limonade et de cola, 50 litres de jus de raisin, 900 bouteilles de vin, 40 camemberts (de chez nous), 600 baguettes de pain et autres victuailles, tout ceci provenant de commerçants et producteurs de nos communes ou d’un peu plus loin dans le département du Loir-et-Cher…, 7 000 écocups et 2 000 verres…
Et côté musique : 12 000 festivaliers sur 3 jours, 3 concerts pour 5 250 billets pour la scène du château et 9 concerts en accès libre et gratuit sur la place de l’église.
C’est aussi ça Jazzin’ Cheverny !
P. L.
Merci à Brigitte, Caroline et Jean-Yves qui nous ont aidés à rédiger cet article.
La Grenouille n°67 - avril 2025
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