Le parc du château de Troussay

Le parc du château de Troussay
Le domaine de Troussay est inscrit en tota­lité (château, dépendances, et parc avec ses deux pavillons du XVIIe s.), à l’inven­taire supplémentaire des Monuments his­toriques (arrêté du 25 janvier 2000).
Un premier inventaire des parcs et jar­dins Région Centre a été réalisé par Fran­çoise de Lucinge et l’Union régionale des conseils d’architecture, d’urbanisme et d’environnement en novembre 1992, suite à une visite sur place le 11 juillet 1991.
Le parc du château de Troussay
Le 15 février 2001 une première remise à jour a été effectuée par Stanislas de Sainte Marie, propriétaire du château de Troussay jusqu’en 2015. Il s’est appuyé sur les Annales troussayennes de Louis de la Saussaye en ce qui concerne les anciennes plantations et redistribution des parcelles émanant de ses notes et des actes de propriété du domaine. Une démarche qui a permis aussi de remettre à jour la partie historique.

L’environnement
Le parc est situé sur un terrain plat, dans la plaine de Contres, en Sologne viticole (A.O.C. Cheverny). Il présente la particularité d’être situé dans un secteur campagnard riche en manoirs résidentiels des XVIIe, XVIIIe et XIXe s. construits pour la bourgeoisie ou l’aristocratie blésoise. La terre est argilo-silicieuse, plutôt acide. Le paysage est varié : bois, cultures, vignes, maraîchage...

L’histoire
Le parc du château de Troussay
- XV e s. : Construction du château par la famille Bugy, laquelle conservera Troussay jusqu’en 1732.
- XVI e s. : En 1545, un acte de partage d’hé­ritage mentionne le nom de Robert Bugy, Écuyer, seigneur de Troussay, contrôleur des greniers à sel de Blois.
- XVIII e s. : Troussay est vendu en 1732 à la famille Pelluys, parents du grand Colbert, par le marquis de Charron, seigneur de Ménars.
En 1741, Gabrielle Pelluys épouse le chevalier François-Christophe de Réméon. En 1787, leur dernier fils, le chevalier Christophe de Réméon, épouse Marie-Marguerite de la Saussaye. Vers 1780, le parc est organisé à l’ouest selon un dessin « à la française » : gazon, plate-bandes fleuries, charmilles, tilleuls..., lequel parc sera modifié par la plantation d’une futaie (chênes, châtaigniers, charmes) sur les 3/4 de sa surface.
- XIX e s. : Troussay, déjà en mauvais état à la fin du XVIIIe s., tombe petit à petit à l’aban­don, jusqu’au milieu du XIXe s. en l’absence de travaux pendant la période révolutionnaire et le long veuvage de madame de Réméon (1831-1851).
Le parc du château de TroussayEn 1806, la partie du parc « à la française » qui restait (25 %) est replantée en jardin « à l’anglaise » : arbustes et vernis du Japon, tra­versée par de petites allées en zigzags.
En 1813, le cadastre napoléonien montre les dispositions de « Troussé » : deux corps de lo­gis en « L » et un troisième qui enserre la cour, au sud. On entre par l’est. À l’arrière, un jar­din est encadré par deux tourelles du XVIIIe s. (ancien potager). Au-delà, on trouve un ancien bassin carré (appelé « fosse » par Louis de la Saussaye). Le paysage alentour est viticole à l’est, et constitué par des taillis à l’ouest.
Le parc du château de Troussay
En 1828, Louis de la Saussaye, neveu de M. et Mme de Réméon, hérite du domaine. Il sera membre de l’Institut, recteur des académies de Poitiers et de Lyon, Commandeur de la Légion d’honneur. Ami de Prosper Mérimée, il sera, comme ce dernier, précurseur de la conservation du Patrimoine.
De 1828 à 1876
Jusqu’à la mort de sa tante, Mme de Réméon, en 1851, il ne fera aucun travaux, mais procè­dera à des acquisitions (dont « La Cheminée ronde », en 1829, jouxtant le domaine), et à des échanges permettant un remembrement de la propriété. Le dessin du parc s’en est trouvé amélioré, ainsi que le tracé des che­mins et des allées.

La restauration des bâtiments
Elle a commencé à partir de 1850-1851 avec, pour l’ancien manoir, l’aide de l’architecte Jules de la Morandière. Troussay est alors en­richi d’éléments de décors anciens d’un grand intérêt artistique provenant, pour la plupart, des châteaux de Bury et d’Onzain, ainsi que de vieux hôtels de Blois (de Guise, Sardini...) laissés à l’abandon ou détruits. Le manoir, devenu plus « classique», devient château.
- Le XXe siècle
Le parc du château de Troussay
• 1900 : La comtesse de Montlivault, née de la Saussaye (petite fille de Louis), vend Troussay au comte et à la comtesse Maurice Delamarre de Monchaux, née Isaure Hurault de Vibraye.
• 1953 : Leur fille Élisabeth, baronne M. de Sainte Marie épouse Jacques, baron de Sainte Marie (École navale), qui hérite de Troussay.
• 1974 : Troussay est ouvert au public.
• 1997 : Son fils, Stanislas de Sainte Marie (marié à Chantal des Courtils) en devient pro­priétaire.
• 2015 : Isaure de Sainte Marie, fille de Sta­nislas de Sainte Marie devient propriétaire du domaine de Troussay.

Les principales actions menées dans le parc
1830-1831 : plantation d’une châtaigneraie à l’ouest ;
1831 : création de massifs vers « La Cheminée ronde » ;
Le parc du château de Troussay
• 1846 : important échange de chemins permettant de réunir la propriété, à l’est, qui deviendra le potager (actuellement au même endroit) ;
1852 : les murs de l’ancien potager (côté nord) sont abattus ;
1853 : dessin et plantation du jardin anglais (au nord) à l’emplacement de l’ancien potager et création du nouveau potager (à l’est) ;
1863 : fin de la plantation de la haie de clôture du parc ;
1999 : cette année-là, une tempête mémorable a occasionné de grands dégâts dans le parc. Un reboisement partiel a dû être envisagé en tenant compte de la nature des sols et du réchauffement climatique. En particulier, 80 jeunes chênes à feuillage persistant, qui résistent mieux à la sécheresse que les chênes à feuilles caduques, ont été plantés.
Isaure de Sainte Marie, l’actuelle propriétaire du domaine de Troussay, consciente de la qualité de son parc, s’emploie à le remettre en valeur et à le restaurer en soignant les arbres qui le nécessitent. De nouvelles plantations sont régulièrement effectuées afin de préparer le renouvellement du parc.

J.-P. T.

Merci à Stanislas de Sainte Marie, à Isaure de Sainte Marie Viron et à Joël Jan pour leur contribution active et leur expertise qui nous ont permis de procéder à la rédaction de cet article.

Le parc du château de Troussay

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La Grenouille n°57 - Octobre 2022





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