La rue, source d'inspiration pour MifaMosa

MifaMosa est un artiste très discret, qui préfère mettre en valeur ses oeuvres plutôt que de parler de lui.

Il a construit son pseudo à partir de sa famille (Mifa à l’envers) et des mosaïques (Mosa) qu’il crée sur les murs des villes et villages depuis plus de huit ans…

Il s’inspire en effet des noms de rues pour créer ses oeuvres en carreaux de céramique qu’il colle au plus près des plaques de rues.

Trentenaire, originaire d’Orléans, il en a créé plus d’une centaine dans cette ville, mais aussi dans de très nombreux autres lieux en France et à l’étranger (Belgique, Suisse, …). Préparées en amont, ces mosaïques sont posées en quelques minutes pour les plus simples, mais peuvent nécessiter plus de 30 minutes pour les plus complexes… Sur le site internet (2) de l’artiste, une carte vous permettra de localiser tous les lieux où il a laissé une trace, et vous pourrez en apprendre un peu plus sur ses créations.


Chez nous aussi…

Nous avons la chance de pouvoir admirer une de ses oeuvres sans voyager très loin…

 À Cheverny, MifaMosa a joliment illustré la plaque de la rue du Chêne des Dames sur une des façades d’un restaurant bien connu… Il suffit de lever les yeux, mais vous êtes sans doute nombreux à être passés devant sans voir cette belle mosaïque posée là depuis plus d’un an, et qui y restera sans doute encore de nombreuses années !...

Dans l’anonymat

Nous ne pourrons pas vous évoquer le nom de l’artiste, car nous ne le connaissons pas et qu’il souhaite rester anonyme, quel que soit l’endroit où il s’est exprimé…


P. L.


(1) Source : La Nouvelle République – 16 mars 2025.
(2) www.mifamosa.fr/


La Grenouille n°68 - juillet 2025

Anne, Miss Grand-mère

Anne Giannetti, ancienne Courchoise, a fait parler d’elle récemment… Elle a en effet participé, en ce début d’année, au concours de Miss Grand-mère et obtenu un beau résultat.

Les personnes âgées mises à l’honneur
Ce concours, organisé sur le plan national, avait pour objectif de mettre à l’honneur la coiffure et les personnes âgées, leur apportant du rêve, du bien-être et du réconfort. Le projet, initié par Maud Perault, infirmière en ehpad, était organisé en relation avec les écoles de coiffure (98 écoles) qui coiffaient quelques résidentes d’ehpad qui s’étaient portées candidates dans 128 établissements. Le concours se déroulait sur photos prises avant/après la mise en beauté, dans le respect de l’intimité et de la dignité des participantes, et chacun pouvait voter sur internet pour la miss de son choix.

Miss Loir-et-Cher
Le concours comportait plusieurs étapes, au niveau local, départemental puis régional et national. Anne a obtenu un beau résultat, puisqu’elle a été élue Miss Loir-et-Cher et est arrivée à la seconde place pour l’élection au niveau de la région Centre Val de Loire, grâce aux votes de sa famille, de ses amis courchois et de bien d’autres...

Une Courchoise très active…
Anne a vécu plus de 30 ans à Cour-Cheverny, au bas de l’avenue de Verdun, venue là en 1989 avec son mari Théo (décédé en 2009) pour prendre sa retraite ; elle était auparavant animatrice commerciale dans un magasin du 15 e arrondissement de Paris, en charge des rayons bijouterie, lingerie, enfant, vêtements homme et femme jusqu’en juillet 1995. Bien connue dans le village, ayant fait partie de plusieurs associations, et notamment l’UNC (Union Nationale des Combattants), du Vélo-club VBR (Vélo entre Bruyère et Roseaux) et de la section Randonnée pédestre de l’ESCCC, Anne a laissé le souvenir de sa gaieté et de sa vivacité.
C’est à l’Ehpad « Les Tourelles » à Saint Dyé-sur-Loire que vit Anne depuis quelques années, où elle mène une vie bien remplie, participant à toutes sortes d’activités qui lui permettent de garder un excellent moral comme le constatent tous ses visiteurs.

Ses amis du village lui transmettent le bonjour et leurs félicitations !

P. L.

La Grenouille n°68 - juillet 2025

Chansons et poèmes...


Parmi les habitants de nos villages se cachent de nombreuses personnes passionnées dans différents domaines et « La Grenouille » a souvent l’occasion de vous en parler. Aujourd’hui c’est une passionnée de chansons qui nous évoque son occupation favorite… 
Jacqueline Habert, aujourd’hui âgée de 81 ans est Courchoise depuis 5 ans, et demeurait auparavant à Cellettes. Elle aime la chanson française (Brassens, Ferrat et bien d’autres…) et a toujours aimé chanter pour son plaisir personnel et écrire des poèmes ou des chansons. 

Parolière…
Autodidacte, Jacqueline aurait aimé être parolière… Et même si ce rêve ne s’est pas réalisé à proprement parler, elle s’est consacrée sérieusement à cette passion depuis très longtemps, et encore plus depuis qu’elle est à la retraite. Elle a composé une soixantaine de chansons, dont quelques-unes ont été mises en musique par André Durand (Andrew Dandersson de son nom d’artiste), pianiste-compositeur de Vineuil aujourd’hui décédé. Elle a produit un CD intitulé « Au bord du Beuvron » où « Mamy Jacquotte » est accompagnée par Jean-Louis Charron, accordéoniste.
Et cette démarche a été menée jusqu’au bout puisque ces compositions musicales ont été déposées et protégées à la Sacem. Et à ce sujet, Jacqueline a eu la surprise de recevoir un jour 30 francs de la Sacem, en rapport avec un spectacle auquel elle avait participé dans une école… Elle a aussi écrit des textes en « parlage Solognot », en souvenir de sa grand-mère de Contres qui le parlait, et qu’elle chante sur des airs tombés dans le domaine public. Jacqueline a publié deux recueils de poésies où elle évoque la nature, la Sologne et les moments joyeux ou plus nostalgiques de sa vie, et elle s’adonne également à la peinture. 

Chanter pour vous…
Jacqueline a souvent chanté dans des maisons de retraite du département, ou dans des écoles, y compris parfois en visio-conférence… Elle espère bien continuer cette activité encore quelques années, bénévolement bien sûr, dans un rayon de 30 km, et tant que sa santé le lui permettra. Avis aux amateurs ! En toute simplicité, Jacqueline est prête à chanter avec vous… 

Jacqueline Habert à Cour-Cheverny
Tél. : 02 54 74 64 11
jacqueline.habert43@outlook.fr

P. L.

La Grenouille n°57 - Avril 2025


Histoire de maison

Histoire de maison - Cheverny
Un bel exemple de réhabilitation du patrimoine bâti En traversant le village de Cheverny, des échafaudages nous indiquent un chantier de restauration d’une imposante bâtisse, à l’angle de l’avenue du Château et de la rue de l’Argonne (anciennement rue des Juifs)…

Histoire de maison - Cheverny
Cette maison figure sur de nombreuses cartes postales anciennes, avec la configuration tout à fait particulière de sa façade, encore visible de nos jours : on perçoit en effet la présence de quatre entrées de logements, avec les anciens numéros de couleur rouge orangé au-dessus des portes, là où logeaient sans doute autrefois des employés du château ou des ouvriers de l’agriculture locale. Les registres du cadastre permettent d’établir que la maison a appartenu à la famille Hurault de Vibraye avant 1854 et a sans doute été transformée (ou reconstruite) en 1856 par le propriétaire de l’époque Adrien Lamotte-Boy (avec 30 ouvertures répertoriées !..., ce qui correspond à peu près au nombre actuel d’ouvertures). Les noms des propriétaires successifs figurant dans les registres du cadastre ne se retrouvent pas dans les recensements des années 1850/1906 dans le bourg de Cheverny, ce qui semble prouver que la maison était occupée dans ces années-là par des locataires, comme évoqué ci-dessus. Et la disposition des pièces à l’époque semble montrer qu’il s’agissait d’appartements, de chambres ou de « chambrées » (chambre ou logent plusieurs personnes).
La maison a ensuite été acquise par le couple Boucher-Lachaud au début des années 1930, et le couple Henri Cheze-Boucher en aurait hérité une dizaine d’années plus tard. La famille l’a revendue en 1987 à une SCI dont la gérante, Madeleine Saussier a habité une partie de la maison (à l’angle des deux rues) pendant de nombreuses années avec son compagnon Jean Chartrain. La SCI y avait créé deux studios et trois appartements, dont l’un d’entre eux était occupé par José, la soeur de Madeleine, qui garde de bons souvenirs de ce lieu et habite maintenant à 150 mètres de là. 

Histoire de maison - Cheverny
Histoire de maison - Cheverny
Arthur Grandgérard, 34 ans, propriétaire des lieux, nous a permis d’en savoir un peu plus sur cette demeure et sur le projet.
A. G. : « Je suis un passionné de vieilles pierres, et très motivé pour faire revivre ou survivre notre patrimoine ancien. Et je suis très attaché à la Sologne, patrie de mes ancêtres et où j’ai passé toute mon enfance ». Arthur a en effet des racines solognotes puisqu’il est l’arrière-petit-fils de Paul Besnard, que le Petit Solognot (1) nous présente ainsi : « …/… un artiste aux multiples talents (poète, peintre, dessinateur, sculpteur et musicien…). Né en 1849 et décédé en 1930 à Orléans, magistrat et fils de magistrat, il passa la plus grande partie de sa jeunesse à Courbanton, en pleine Sologne. Il vécut ensuite quelques années à Romorantin puis à Mur, dont il sera le maire. C’est au château de la Morinière qu’il laissera libre cours à son âme d’artiste. Vêtu d’une biaude (2), il aimait raconter une scène en plein air dans le parc de la Morinière. Dans ses oeuvres, il a toujours voulu présenter le Solognot moyen, robuste, prudent mais futé, défendant avec ardeur ses intérêts, surtout face aux propriétaires châtelains, aux bourgeois - bien que bourgeois lui-même -, aux curés… en ayant parfois recours à la ruse. Il reflétait parfaitement le véritable autochtone sympathique et anticonformiste ». 
Une exposition lui était consacrée récemment au Musée de Sologne de Romorantin.

Histoire de maison - Cheverny
Changement de carrière
A. G. : « « Après avoir oeuvré pendant une dizaine d’années à Paris dans le domaine des nouvelles technologies, j’ai pu me lancer en 2022 dans une nouvelle activité professionnelle rejoignant mes passions, en me consacrant à la restauration de bâtiments anciens dans le pays de mon enfance, en permettant à ce patrimoine bâti d’entamer, comme moi, une nouvelle vie… J’ai actuellement d’autres projets en cours, dont deux à Cour-Cheverny ».

À terme, le bâtiment, d’une surface de 450 m2, comportera 11 logements de 25 à 45 m2, de deux à quatre pièces
Cinq d’entre eux, situés au rez-de-chaussée auront un accès sur l’avenue du Château, dont plusieurs accessibles aux personnes à mobilité réduite. Une coursive, installée sur la façade arrière, permettra l’accès aux six autres logements situés au 1er étage.

Histoire de maison - Cheverny
Histoire de maison - Cheverny
Histoire de maison - Cheverny
Une affaire complexe, mais très intéressante
Sur ce projet de restauration, les travaux sont assez colossaux, puisqu’ils concernent l’ensemble des composantes de l’édifice : les murs (avec des ouvertures créées sur l’arrière du bâtiment), la charpente dont tout le chevronnage a été remplacé, la toiture entièrement rénovée (3), les planchers, les façades et bien sûr tout le second oeuvre. À noter que le bâtiment restauré comporte six belles lucarnes créées côté rue (il n’y en avait aucune auparavant sur ce côté) et qu’une belle gerbière (4) a été restaurée sur la façade arrière. Il comportait également cinq cheminées, dont certaines pouvaient présenter un risque de chute : deux sont conservées et restaurées, pour garder à la toiture une belle esthétique. Le grenier, qui représente un important volume, sera lui aussi aménagé en deux logements.
A. G. : « L’autre dimension du projet, c’est son environnement. La proximité du château de Cheverny impose de réhabiliter ce bâtiment sous l’égide de l’architecte des bâtiments de France (ABF), et a bien sûr nécessité une concertation étroite avec les autorités compétentes dont, entre autres, la mairie de Cheverny, mais aussi Agglopolys concernant les réseaux et bien d’autres entités. Le maître d’oeuvre a mis au point le projet et gère l’ensemble des travaux. Sur mes premiers chantiers, et comme j’aime la construction, j’avais cru pouvoir me passer de maître d’oeuvre, mais c’était une erreur, car comme on dit, "c’est un métier", et sur ce projet, mon rôle se limite à celui de maître d’ouvrage, qui m’occupe largement, et je m’appuie sur les compétences de chacun des acteurs (maître d’oeuvre, entreprises, etc.) pour le mener à bien, en essayant de faire le moins possible d’erreurs… ».

Histoire de maison - Cheverny
Cet environnement impose de nombreuses contraintes
La restauration est bien sûr soumise aux normes et règlements techniques en vigueur, mais aussi aux exigences très strictes de l’ABF concernant notamment l’esthétique, et donc dans le choix des matériaux pour les toitures, les huisseries, les enduits de façade, etc. Les entreprises intervenantes doivent également recevoir un agrément. Mais ce type de projet est aussi soumis à toutes sortes de contraintes et avis, comme par exemple un « diagnosctic avifaunistique et chiroptérologique » relatif à la présence éventuelle de chiroptères (chauves-souris) ou d’oiseaux sur le bâtiment.
Comme le dit Arthur avec humour : « Tout ceci, c’est sympa, mais qui paie ? : c’est moi !... Et cela renchérit le coût de la construction et de l’immobilier en général dans ce type d’environnement ».
Notons également que la situation du bâtiment, à l’angle de deux rues très circulées et assez étroites, impose des règles de sécurité particulières.

Histoire de maison - Cheverny
Encore du travail
Les entreprises assurent un travail de qualité sur ce projet, qui satisfait pleinement le maître d’ouvrage et lui garantit d’atteindre son objectif de pérenniser le patrimoine local et de participer au peuplement du coeur de village. Le bâtiment devrait être livré courant juillet 2025.

Histoire de maison - Cheverny
Histoire de maison - Cheverny
Chaque maison a son histoire
Cette maison appartenait autrefois à la famille Chèze comme déjà précisé, dont nous avons rencontré deux descendants, Axel et Jacques Fontaine. Ils nous ont évoqué ce lieu qu’ils ont bien connu dans leur enfance dans les années 50 et dont ils gardent de bons et beaux souvenirs…
Axel Fontaine : « Mon grand-père maternel, Henri, directeur de banque à Paris, avait pris sa retraite dans cette maison, mes parents occupant une autre maison (de la famille Fontaine) située 50 m plus bas dans la même rue. Nous habitions Paris et passions généralement nos vacances à Cheverny ». Les cinq frères et soeurs passaient la plupart de leurs journées chez leurs grands-parents et dormaient dans cette grande maison.
A.F. : « Nous dormions à cinq dans une grande chambre à l’étage. Ma grand-mère était très pieuse et nous faisait réciter la prière à genoux avant le coucher. Nous avions droit ensuite à une madeleine… Le grand-père était imbattable au jeu de dames et faisait chaque année le concours du Figaro qu’il n’a jamais gagné. Geneviève, ma grand-mère, après son veuvage, avait une dame de compagnie qui habitait au bout de la maison. J’ai souvenir d’un grand salon, d’un petit salon où nous n’avions pas le droit d’aller, et d’une cave à deux niveaux avec un puits dans le deuxième niveau. Je suis toujours resté très attaché à cette grande et belle maison ».
Jacques Fontaine : « Beaucoup de souvenirs me reviennent à propos de cette maison et des bons moments que nous y avons passés avec mes frères et ma soeur. Pratiquement deux pièces seulement étaient occupées au rez-de-chaussée avec comme chauffage un poêle Mirus et une cuisinière bois/charbon émaillée blanche de marque Eno Revin et, en hiver, il y avait donc la corvée de charbon le soir. Il fallait sortir dans la cour avec un seau et en profiter pour aller aux toilettes dans une cabane au fond de la cour à côté du poulailler, avec le puits non loin. De grands placards étaient remplis de conserves, de pruneaux, de pâtes, de riz et nous avions inventé une chanson dont le refrain disait : "Grand-mère a mille pots de confiture, 1 400 matelas, 500 couvertures, des morceaux de savon qui vous grattent la peau, qui vous grattent la peau, etc". La guerre était passée par là… Au sens propre du terme, car la grand-mère se rappelait des "bruits de bottes allemandes".

Réquisitionnée par l’armée allemande
En 1940 et 1941, la maison de la famille Chèze avait été réquisitionnée par l’armée allemande, comme l’ont été de nombreuses demeures de nos villages pour loger des soldats. Les « Réquisitions pour logement et cantonnement des troupes d’occupation » ont fait l’objet d’indemnisations aux propriétaires, dont on peut consulter le détail dans les documents conservés aux Archives départementales du Loir-et-Cher, intitulés « État nominatif des habitants de la commune de Cheverny qui ont droit au paiement des prestations ci-dessous visées », certifiés par le maire et validés par le préfet. On retrouve la liste d’une quinzaine de propriétaires indemnisés à Cheverny, et environ 80 à Cour-Cheverny. La maison de la famille Chèze a ainsi hébergé un officier allemand pratiquement en continu de septembre 1940 à octobre1941. Les documents répertorient le nombre d’occupants et de jours d’occupation avec le montant de l’indemnisation correspondante. On constate que dans la plupart des cas, un seul soldat était logé. Pour le logement, on distingue différentes catégories :
• chambres avec confort (officiers) : 5 francs par jour en 1940 - 8 F en 1941,
• chambre avec confort (sous officiers et soldats) : 3 F en 1940 - 6 F en 1941,
• chambre ordinaire (sous officiers et soldats) : 1 F
• lit supplémentaire par chambre : 1 F Pour les cantonnements (5) :
• chevaux en écurie ou box : 0 F 15
• chevaux en écurie commune : 0 F 05 En référence, on peut indiquer qu’en 1940 le salaire moyen d’un ouvrier non qualifié était de 6 francs de l’heure, soit environ 1 200 francs par mois.

Autres souvenirs de gosse
A. F. : « À côté de chez mes grands-parents vivait Yvette Cazin (6), qui venait cueillir les pommes chez nous. C’était une très bonne voisine et nous avions sympathisé avec ses enfants ».
J. F. : « À la radio, on écoutait la famille Duraton (7) sur Radio Luxembourg. Le dimanche matin, mon oncle Jean-Jacques nous emmenait à la messe de 8 heures et venait nous rechercher à la fin, à 8 heures 20. Il possédait une des premières 2CV, immatriculée, je m’en souviens, 52 CJ 41.
Ma soeur Catherine faisait souvent des farces à ma grand-mère : elle lui cachait son béret pendant quelques jours et ma grand-mère allait chaque matin prier à l’église pour le retrouver...
Au fond de la cour, une partie de la maison était louée à Mme Pita qui avait deux fils dont l’un, Albert, avait une moto 175 cc Motoconfort dont je dispose aujourd’hui. Il travaillait en région parisienne, et j’ai encore en mémoire le bruit de cette moto quand il partait le lundi matin et revenait en fin de semaine.
Il y avait aussi du spectacle juste en face, dans la petite maison adossée au monument aux morts. Elle était occupée par Louisette avec son compagnon Besson. Ils taquinaient souvent la bouteille, et les éclats de voix étaient fréquents… La radio était toujours à fond et Louisette chantait très fort. Les touristes se garaient devant chez elle, et elle détestait les Parisiens, sauf s’ils avaient une belle voiture… ». 

Merci à Arthur, Axel et Jacques pour leurs témoignages à propos de cette maison qui entame une nouvelle vie au sein du village. 

P. L.

(1) https://www.lepetitsolognot.fr/paul-besnard-ecrivain-etpoete- solognot/
(2) Biaude : blouse en parler solognot.
(3) Les travaux de charpente et couverture sont réalisés par l’entreprise Foltier-Riglet de Chaon.
(4) Gerbière : Fenêtre de service d’un grenier ou d’un fenil, par laquelle on entre les gerbes ou le fourrage (Le petit Dicobat – Editions Arcature 1994).
(5) Établissement temporaire de troupes dans un lieu habité ; lieu où cantonne une troupe (Larousse).
(6) Voir « Cheverny et Cour-Cheverny en Loir-et-Cher... et nos petites histoires ». Éditions Oxygène Cheverny - Nov. 2018 : page 168 « La vie quotidienne à Cheverny avant et pendant la dernière guerre » où Yvette Cazin témoigne sur cette époque. (7) La Famille Duraton est un feuilleton radiophonique français créé par Radio-Cité en 1936 (sous son titre initial d’Autour de la table), et auquel participe à l’origine le comédien Noël-Noël. Il se poursuit dès 1948 sur Radio- Luxembourg et sur Radio Monte Carlo, puis sur Radio Andorre jusqu’en 1966 (Wikipédia).

La Grenouille n°67 - Avril 2025

Jazzin' Cheverny en coulisses

Inutile de vous présenter Jazzin’Cheverny, dont la réputation ne fait que grandir depuis sa naissance en 2008, au grand bonheur des festivaliers. Mais vu de l’intérieur, c’est aussi une belle machine, que La Grenouille s’est permis d’aller voir de plus près… Des bénévoles par dizaines

Jazzin' Cheverny en coulisses
Pour chaque édition, 120 à 150 volontaires se mobilisent pour planifier, préparer, organiser et faire vivre le festival, puis pour démonter, ranger, comptabiliser, etc.

Jazzin' Cheverny en coulisses
Bien travailler et se marrer
On entend souvent dire « on ne trouve plus de bénévoles… ». Cette maxime ne concerne pas Jazzin’, qui trouve chaque année l’effectif nécessaire pour réussir le pari, et c’en est un, car ce n’est jamais gagné d’avance… Et il faut souligner que différentes tranches d’âge sont représentées, presque comme les lecteurs de Tintin de (pas tout à fait) 7 à 77 ans… Mais il y a un secret…, que le président Jean-Yves Renaud évoque souvent en s’adressant aux bénévoles : « Nous sommes là avant tout pour prendre du plaisir, ne pas se prendre la tête et vivre un moment festif entre nous, les partenaires et les festivaliers » ou bien encore : « Choisissez des tâches que vous aimez, faites-vous plaisir, inutile de prendre un poste si vous y allez à reculons ». Autre secret, l’autonomie des équipes : « Les solutions se trouvent au plus près du problème, inutile d’appeler le président si la solution est proche de vous ». C’est toute cette philosophie qui donne à chacun l’envie de s’investir et facilite le recrutement des bénévoles par le bouche à oreille « Viens, on se marre bien ! », en faisant venir des amis pour se joindre au groupe et le renforcer…

Jazzin' Cheverny en coulisses
Jazzin' Cheverny en coulisses
Une belle aventure humaine et des équipes performantes
C’est ainsi que se sont créées des équipes autonomes et complémentaires, constituées de bénévoles compétents, chacune menée par un responsable et où les bénévoles prennent plaisir à travailler ensemble.
Et Il y a de quoi faire, dans les nombreux domaines pris en charge par les différentes équipes :
• le staff de direction chargé de l’organisation générale, et des relations avec les autorités locales, les administrations, les propriétaires et le personnel du château de Cheverny, les partenaires, etc.,
• la programmation, qui débute ses recherches d’artistes au moins huit mois avant le jour J et négocie les contrats avec les artistes,
• la recherche de partenaires (plus de 80), sans qui le festival n’existerait pas,
• la communication (relation avec la presse, réseaux sociaux, affichage, etc.),
• la gestion et la comptabilité,
• la billetterie, en ligne et sur place,
• l’accueil des partenaires et de leurs invités,
• la restauration, la buvette,
• la gestion des bénévoles : équipements, restauration, consignes, planning, répartition, etc.,
• la logistique, qui mobilise des bras, des camions, des engins de levage, et procède à l’installation des différents éléments du festival..., pour une multitude d’objets à emprunter (aux communes, à des associations amies, etc.) ou à louer, et qu’il faut charger, transporter, mettre en place, et ensuite démonter et ranger pour laisser les lieux dans un état irréprochable au château et sur la place de l’église,
Jazzin' Cheverny en coulisses
• le transport, l’accueil et l’accompagnement des artistes et de leurs équipes jusqu’aux loges installées au château, en s’efforçant de répondre à toutes leurs demandes, souvent dans le moindre détail…,
• l’accueil et l’accompagnement des personnes à mobilité réduite,
• la mise en place des scènes (sous-traitée) et de toute la technique qui l’accompagne (son, lumières, etc.), des chaises (2 000 devant la scène du château), des bancs, tables, matériels de restauration et de la buvette, et autres éléments pour le confort des festivaliers,
Jazzin' Cheverny en coulisses
• la sécurité, discrète mais efficace, notamment pour drainer le flux des festivaliers et préserver le site du château, et toute une série de détails sur lesquels il faut veiller,
• le pôle développement durable, qui s’efforce de sensibiliser les bénévoles et les festivaliers au tri des déchets et contribue au label « Écofestival » : achats en circuits courts, collecte et gestion des déchets (deux tonnes par festival !), toilettes sèches, maintien d’un environnement propre et agréable, etc.
• l’accueil dans les parkings,
• sans oublier le « PC Jazzin’», installé dans la salle des fêtes de Cheverny : un lieu où bénévoles, techniciens et artistes peuvent se poser, échanger, se rafraîchir et se restaurer : plus de 800 repas servis sur quatre jours (y compris l’avant et l’après festival) dans une belle ambiance qui contribue au plaisir de participer à l’aventure…
Tout ceci dans la bonne humeur. On s’entraide entre équipes pour mettre les moyens humains en rapport avec les tâches à accomplir… On communique pour préparer et anticiper bien en amont, et parfois dans l’urgence parce qu’on a perdu les clés de la camionnette, que la friteuse ou le réfrigérateur est en panne ou qu’il manque une rallonge ou une table… Mais miracle, tout fonctionne, au bon endroit au bon moment !…
Jazzin' Cheverny en coulisses

Jazzin' Cheverny en coulisses
Jazzin’ en chiffres
Un an de préparation, 15 tonnes de petits matériels manoeuvrés (tables, chaises, stands...), 900 kg de frites, 240 kg de saucisses, merguez, volailles et autres brochettes, 2 300 litres de bière, 300 litres de limonade et de cola, 50 litres de jus de raisin, 900 bouteilles de vin, 40 camemberts (de chez nous), 600 baguettes de pain et autres victuailles, tout ceci provenant de commerçants et producteurs de nos communes ou d’un peu plus loin dans le département du Loir-et-Cher…, 7 000 écocups et 2 000 verres…
Et côté musique : 12 000 festivaliers sur 3 jours, 3 concerts pour 5 250 billets pour la scène du château et 9 concerts en accès libre et gratuit sur la place de l’église.

C’est aussi ça Jazzin’ Cheverny !

P. L.

Merci à Brigitte, Caroline et Jean-Yves qui nous ont aidés à rédiger cet article.

La Grenouille n°67 - avril 2025

Isabelle Chevillard, auteur-illustratrice

Isabelle Chevilllard, courchoise depuis un an, est auteur-illustratrice. Elle a publié cinq ouvrages depuis 2022 via deux éditeurs d’inspiration catholique, et le suivant est prévu pour mai 2025.
Isabelle s’adresse aux enfants de 8-12 ans. Le sens de son travail est motivé, comme elle l’exprime elle-même, « par l’éveil des enfants à la vie spirituelle par l’imaginaire ». Ses récits sont construits pour faire grandir l’appétence naturelle des enfants pour la spiritualité. Le premier livre d’Isabelle avait pour thème la période de Noël : comment s’y préparer et quel sens donner à l’événement... avec beaucoup de poésie. Isabelle a toujours des histoires qui se bousculent dans sa tête...

« Sonnez les matines »
C’est le nom de l’atelier de peinture religieuse créé par Isabelle que vous pouvez visiter en ligne : www.sonnezlesmatines.fr
La spiritualité d’Isabelle s’exprime donc aussi à travers la réalisation d’icônes dans l’esprit de la tradition byzantine, en y apportant son style. Isabelle nous en parle : « L’icône est une prière. C’est un dialogue intérieur entre l’iconographe et le Saint représenté ». Techniquement, sur un support de bois, on applique sept couches d’un mélange de blanc de Meudon et de colle de peau de lapin en sept jours pour rappeler les sept jours de la création... Le dessin est ensuite gravé pour qu’au moment du passage de la couleur on puisse s’affranchir du trait. Les couleurs sont issues de pigments naturels dilués dans de l’eau et liés avec du jaune d’œuf. Après séchage, on applique un vernis de finition.

J.-P. T. 

La Grenouille n°65 - Octobre 2024


La rondache de la Gendarmerie

La rondache de la Gendarmerie, symbole d’appartenance à un territoire

En 2022, la communauté de brigades (COB) de Cour-Cheverny et Bracieux s’est dotée d’une rondache (1) personnalisée. C’est l’adjudant Stéphane Hersant, gendarme à Cour-Cheverny, qui a porté le projet et nous en explique la démarche.

Qu’est-ce qu’une rondache ?
La rondache est un écusson de forme circulaire que portent les gendarmes sur l’épaule de leur tenue. Il existe des rondaches officielles qui répondent à tout un protocole de validations et qu’il est obligatoire de porter. Les rondaches créées par les unités répondent simplement au souhait des personnels de gendarmerie de montrer leur appartenance à un territoire.
Les rondaches peuvent aussi représenter des unités spécialisées, à l’exemple des correspondants sûreté (sécurité des sites).
La COB de Cour-Cheverny / Bracieux, faisant suite à la COB de Veuzain et à la brigade territoriale autonome (BTA) de Mer, s’est dotée elle aussi d’une rondache personnalisée.

La rondache de la COB de Cour-Cheverny / Bracieux
Elle est le résultat d’une lente maturation : il s’agissait d’articuler les représentations symboliques de l’historique local, de l’historique gendarmique ainsi que les codes des communes de Cour-Cheverny / Cheverny / Bracieux.
Globalement, la rondache devait rester d’inspiration militaire en faisant référence à un héritage de siècles d’histoire et de symboles destinés à entretenir la mémoire. Pour cette étude, l’axe est figuré par un sabre au long duquel explose une grenade. La devise « Qui s’y frotte s’y pique » en constitue l’assise. Cette devise adoptée par Louis XII est associée à la ville de Blois et à son porc-épic. Les fleurs de lys rappellent l’ancienneté des « gens d’armes » (hommes d’armes), qui ont servi dans l’armée française depuis la Guerre de Cent ans. L’unité a pris l’appellation de « Gendarmerie française » en 1791. Le château de Cheverny marque fortement l’identité de Cheverny ; le lion figure sur le blason de Bracieux et le cerf qui peuple nos forêts alentour voit aussi ses bois repris sur le blason de la commune de Cheverny.
Le projet a été validé auprès du commandant, chef d’escadron de la compagnie, basé à Blois.

Notre communauté de brigades locale
Dix gendarmes forment la brigade de Bracieux et dix autres la brigade de Cour-Cheverny à laquelle est adjoint un personnel supplémentaire qui représente le commandant des deux entités de la COB.
Tout nouvel arrivant se voit offrir la rondache qui l’identifie à son unité... Certains les échangent parfois avec les membres d’autres brigades dans une démarche de collectionneurs...

J.-P. T.

(1) À l’origine, la rondache était un grand bouclier circulaire utilisé dès l’antiquité. 

La Grenouille n°65 - Octobre 2024


Domaine de Cheverny

 Il se passe toujours quelque chose au domaine de Cheverny

Le 15 septembre dernier, à l’orangerie du château, deux événements marquants pour le domaine ont été célébrés

Domaine de Cheverny
La pose de la première pierre du château de Cheverny
Les travaux, commencés en 1624, ont été dirigés par l’architecte Jacques Rougier. Étienne Chilot, historien, lors de sa conférence, a évoqué les différents propriétaires qui se sont succédé à la tête du domaine de Cheverny.

Domaine de Cheverny
Inauguration du buste de Jean-Nicolas Dufort de Cheverny
Jean-Nicolas Dufort de Cheverny a été propriétaire du domaine de Cheverny de 1764 à 1802. Les généreux donateurs de son buste, descendants de Jean-Nicolas Dufort, la famille Bardy, étaient représentés lors de cette remise par plusieurs membres de leur famille. Charles- Antoine de Vibraye a été très touché par ce don : « Son effigie nous manquait à Cheverny ». Bien que ne faisant pas partie de la famille Hurault, Jean-Nicolas Dufort a particulièrement marqué son passage à Cheverny à l’époque troublée de la Révolution française. Il nous a laissé un précieux témoignage de cette période en publiant ses mémoires.

L’après-midi s’est clôturé par un magistral show musical dynamique et drôle de Franck Mossler et Pierre-Yves Plat.

J.-P. T.

La Grenouille n°65 - Octobre 2024

Domaine de Cheverny



Paroisse de Cellettes, Contres, les Montils

Parcours parents : être parents, c’est tout un art !

Paroisse de Cellettes (1), Contres, les Montils

Paroisse de Cellettes, Contres, les Montils

Comment gérer les disputes de nos enfants ? Comment construire des bases solides ? Comment bâtir des relations saines au sein de la famille ? Quelles valeurs leur transmettre ?
Une équipe de bénévoles de la paroisse organise une action pour tous les parents d’enfants de 0 à 10 ans et pour toute autre personne élevant des enfants et qui souhaite être accompagnée dans ses tâches éducatives et aidée pour mettre en place de bonnes relations avec ses enfants.

Vous pensez que vous possédez un savoir-faire solide pour éduquer, vous vous sentez en difficulté, vous êtes des parents isolés ou seuls, en couple ou beaux-parents, chrétiens ou pas, venez comme vous êtes, chacun a sa place dans ce parcours.

Un parcours se déroule sur cinq rencontres à partir du mois de novembre. Les invités partagent ensemble un temps de convivialité puis des bénévoles formés présentent un exposé sur un thème particulier. Les invités ont ensuite des temps de partage en petits groupes sur ce qu’ils viennent d’entendre. L’échange s’appuie sur les questions proposées grâce au manuel du participant qui leur est remis en début de parcours. Ce parcours a lieu à Cellettes au 19 rue de l’Église.

Les frais d’organisation sont à la charge des organisateurs.

Quelques thèmes : 

  • construire des bases solides ;
  • répondre aux besoins de nos enfants ;
  • poser des limites ;
  • bâtir les fondements de relations saines ;
  • responsabiliser et transmettre nos valeurs...

Questions et inscription auprès de Pascale Vidonne au 06 51 14 63 84 alpha.cellettes@gmail.com


(1) Les paroisses de Cheverny et Cour-Cheverny sont rattachées à Cellettes.  

Présentation des personnels de l’école publique de Cour-Cheverny

Présentation des personnels de l’école publique de Cour-Cheverny
François Croissandeau, maire de Cour- Cheverny a présenté, lundi 23 septembre au gîte de Cour Cheverny, les enseignants et l’ensemble des personnels de l’école publique Paul Renouard qui participent au bon fonctionnement de l’école.

Pour cette rentrée scolaire, l’école publique compte 242 élèves que se répartissent onze enseignants :etite section : 

  • Fany Yvon et Atsem (1) Manon Rocher (24 élèves) ;
  • Petite et moyenne sections : Valérie Le Coquen et Atsem Sophie Hermelin (22 élèves) ;
  • Moyenne et grande sections : Claire Grégoire et Atsem Maryline Champion (24 élèves) .
  • Grande section et CP : Karine Manière- Visomblain (24 élèves) ;
  • CP/CE1 : Catherine Eraud (24 élèves) ;
  • CE1 : Pascaline Hillion (directrice de l’école) et Guillaume Cabaret (24 élèves) ;
  • CE2 : Christelle Patry (25 élèves) ;
  • CM1 : Caroline Gaspari (25 élèves) ;
  • CM1/CM2 : Maïwenn Le Deut (25 élèves) ;
  • CM1/CM2 : Élise Sauger (25 élèves).

(1) Les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem) occupent un rôle majeur dans l’éducation, l’épanouissement et le bien-être des enfants de 2 à 6 ans. Ces professionnels de la petite enfance travaillent en étroite coopération avec les enseignants.

La Grenouille n°65 - octobre 2024

Inauguration du nouvel espace polyvalent de Cheverny

L’espace polyvalent sis voie de la Briqueterie a été inauguré le 15 juin par les représentants de la municipalité de Cheverny, les représentants des corps constitués, des financeurs, des maîtres d’oeuvre et des entreprises sous-traitantes. 

Nouvel espace polyvalent de Cheverny
Cet espace de 2,5 hectares est dédié à plusieurs usages : 400 places de stationnement pour les visiteurs, le co-voiturage, les camping-cars, avec une borne de recharge électrique. Il accueillera ponctuellement les manifestations culturelles qui pourront bénéficier des différents aménagements pensés aussi pour accueillir le public. Un nouvel accès a été ouvert via une voie desservant la partie Sud-Est du village, ainsi qu’une voie douce pour cycles et piétons connectée aux itinéraires de « La Loire à vélo » et des « Châteaux à vélo »

Nouvel espace polyvalent de Cheverny
Les préalables à la réalisation du chantier 
- Le diagnostic archéologique (octobre 2022). 
Les fouilles ont révélé une occupation du site à différentes époques :
- lors de la proto-histoire (fin du second âge de fer, 450 à 25 av. J.-C.). Un enclos quadrangulaire circonscrit de 120 m2 a été identifié, peut-être à usage cultuel ou funéraire, ainsi que deux fours arasés probablement à usage domestique ;   
- à la période antique : 107 tessons de céramique du 1er siècle trouvés, ainsi que quelques-uns du bas Empire ;
- au Moyen-âge : 13 trous de poteaux attestés du 10e/12e siècle ont appartenu à un ensemble bâti ;
- quelques fosses des XVe/XVIe siècle... 

- L’enfouissement des réseaux (téléphone, électricité). 

- Le raccordement des eaux usées (Agglopolys), avec une gestion des eaux pluviales intégrées sur la parcelle.

Nouvel espace polyvalent de Cheverny
Le chantier
L’espace paysager vise à minimiser l’impact environnemental de la commune, notamment avec une gestion économe de la ressource en eau. Il est agrémenté de 1 675 arbres et arbustes plantés, de 321 mètres linéaires de haies d’essences locales et a nécessité l’apport de 5 000 m3 de terre et de pierres. L’aménagement du site a été terminé en mars 2024.

La Grenouille n°64 - Juillet 2024

Objets volants identifiés

Les montgolfières sont bien visibles lorsqu’elles décollent de Cour-Cheverny en se dirigeant vers le château de Cheverny, mais elles cachent bien des secrets que seuls des initiés peuvent nous dévoiler… Chantal et Benoît Loirat, et Brice Deloison, tous trois courchois, nous permettent aujourd’hui d’en savoir un peu plus sur le sujet…

Le hasard des rencontres
Chantal a obtenu son brevet de pilote d’avion en 1995, à l’âge de 48 ans, et pratiqué l’aviation pendant de nombreuses années. Certains se souviennent aussi l’avoir vue, en 1998, sauter en parachute déguisée en mère Noël au-dessus du Centre commercial Blois 2 (à Villebarou) dont elle était alors la directrice. C’est à cette époque qu’elle fait la connaissance de la société France Montgolfière et assiste au décollage d’une montgolfière.
Chantal Loirat : « J’ai été littéralement envoûtée par ce spectacle et ai décidé peu après de passer ma licence de pilote de montgolfière… Benoît [qui était alors agent commercial dans le secteur de la décoration] a fait de même un an plus tard ».

Montgolfières - Cour-Cheverny

De la passion au métier
Chantal et Benoît décident alors de faire de cette nouvelle passion leur métier. En 2000, ils font l’acquisition de leur premier ballon (une montgolfière coûte entre 20 000 et 100 000 € selon la taille) et du matériel qui va avec : véhicule 4 x 4, remorque, etc. Ils créent la société « Au Gré des Vents » avec son siège social à Fontaines-en-Sologne où ils résidaient à l’époque(1). Cette création impliquait également de s’assurer, de créer un site internet et d’acquérir tout ce qui permet de faire fonctionner une entreprise. Ils installent un peu plus tard un hangar au Controis-en- Sologne.
L’entreprise assurant, comme une compagnie aérienne, le « transport aérien de passagers à titre onéreux », elle doit être en possession d’une licence d’exploitation que délivre la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) à la suite d’un audit très précis de l’ensemble des matériels utilisés, du manuel d’exploitation (Manex (2)) et des livres de compte, audit renouvelé chaque année ou dès qu’un matériel comptabilise 100 heures de vol.

Montgolfières - Cour-Cheverny
Autre parcours…
Brice Deloison a eu un parcours différent, mais dans les mêmes années. Installé à Cour-Cheverny en 1994 pour créer avec son épouse une activité de chambres d’hôtes, il a eu l’occasion de participer au gonflement du ballon captif qui fonctionnait au château de Cheverny de 1995 jusqu’au début des années 2000. Il a également agi dans le « retrouving » (voir plus loin) pour des amis, et c’est ainsi qu’il s’est lui aussi décidé à passer sa licence de pilote la même année que Benoît. Il a ensuite piloté des montgolfières pour plusieurs sociétés dont « Au Gré des Vents », puis de 2004 à 2015 pour la marque Bonne Maman de la biscuiterie controise Morina pour emmener des clients de cette société. Il a également accompli de très nombreuses missions au service de la société Aérophile pour l’installation et la maintenance de ballons captifs, aux quatre coins du monde sur les cinq continents.

Une solide formation

Le pilotage d’une montgolfière est réglementé par la DGAC et l’obtention de la licence de pilote d’aérostat implique une formation auprès de l’École française d’aérostation. Elle impose une visite médicale par un médecin agréé et un entraînement sous la direction d’un instructeur. Pour se présenter à l’examen, il faut avoir effectué au moins 16 heures de vol en qualité de pilote de ballon libre à air chaud, 29 décollages et atterrissages, et un vol en solo de 30 minutes.
L’obtention de la licence est soumise à une épreuve théorique portant sur les instruments et éléments techniques composant les matériels, leur préparation et leur entretien, leur utilisation en vol, les contraintes de sécurité et de navigation, les radiocommunications, les conditions particulières de certains vols, les caractéristiques de l’utilisation des gaz, l’appréciation des phénomènes météorologiques et atmosphériques, la réglementation générale et les dispositions spécifiques à l’aérostation, sans oublier les facteurs physiologiques et psychologiques humains.

Montgolfières - Cour-Cheverny

L’épreuve pratique porte sur la préparation du vol, les opérations techniques de dépliage, gonflage, dégonflage, repli et rangement du ballon, les actions de pilotage, la mise en application des procédures d’urgence et l’utilisation conforme des équipements de radiotéléphonie.
Le renouvellement annuel de la licence est soumis à une visite médicale et à une épreuve pratique si l’aérostier n’a pas pratiqué au cours des douze derniers mois.
On peut souligner que cette activité nécessite également de se former au « retrouving » (récupération des passagers et de la montgolfière) car c’est au pilote de savoir indiquer précisément sa position au « récupérateur » : la montgolfière se repère facilement quand elle est en hauteur, mais est beaucoup moins visible quand elle approche du sol et se pose…

Un principe de fonctionnement très simple (3)
Selon les modèles, les montgolfières peuvent transporter de 2 à 12 personnes, avec des ballons d’un volume de 6 000 à 12 000 m3.
Avant le départ, la montgolfière est arrimée à un véhicule 4 x 4 et les préparatifs minutieux nécessitent beaucoup d’attention.
Le site Hautesalpesmontgolfiere.com nous donne des explications très claires sur le fonctionnement de la montgolfière.
L’air enfermé dans le ballon est chauffé par la flamme du brûleur. Les molécules d’air enfermées dans l’enveloppe s’agitent, elles deviennent plus distantes, moins denses. Elles montent alors vers le haut de l’enveloppe. Une fois au sommet, elles exercent une poussée verticale : la montgolfière s’élève ! C’est la différence de température entre l’air interne (de 60 °C sur les côtés à 90 °C en haut) et externe à l’enveloppe qui permet à la montgolfière de continuer à voler. Le pilote du ballon chauffe donc régulièrement l’air contenu dans la montgolfière afin de rester dans les airs.

Montgolfières - Cour-Cheverny
Plus il va chauffer, plus l’écart de température interne/externe à l’enveloppe sera grand, et plus la montgolfière montera vite. L’aéronaute règle ainsi la vitesse d’ascension de la montgolfière.
Le pilote ralentit le rythme de chauffe pour mettre la montgolfière en descente. Il règle la fréquence de chauffe par rapport à la vitesse de descente qu’il désire adopter. Une fois posé, il manoeuvre à l’aide d’une corde le « parachute » : situé à l’intérieur du ballon, il permet de libérer l’air chaud et de vider le ballon.
Pour permettre à chacun d’admirer le paysage dans toutes les directions, il peut aussi faire pivoter la montgolfière sur elle-même, grâce à deux vantaux latéraux actionnés par une corde, qui permettent de libérer de l’air chaud et créer ainsi un mouvement de rotation. Ce dispositif permet également d’orienter correctement la montgolfière lors de l’atterrissage.

Au gré du vent…
La montgolfière est le seul aéronef qui n‘a pas de vitesse horizontale dans la masse d’air. Elle se déplace avec la masse d’air, à la même vitesse, ce qui fait que les passagers n’entendent aucun bruit. Si le vent est de 10 km/h, la montgolfière se déplacera donc à 10 km/h.

Montgolfières - Cour-Cheverny

Au moment du départ, on lâche un petit ballon gonflé à l’hélium, pour voir la direction et le comportement du vent en altitude. Il appartient au pilote de trouver la masse d’air ayant la direction qui l’intéresse. Il s’aide pour cela des prévisions météo, qui sont de plus en plus précises, et d’instruments de navigation : compas, altimètre, variomètre (qui mesure la vitesse verticale), récepteur GPS et équipement de communication radio. Il est donc capable de prévoir les vitesses et directions du vent aux différentes altitudes. Il positionne sa montgolfière à l’altitude qui lui permet d’avoir le bon cap.
Le brûleur fonctionne au gaz propane. Les vols durent environ une heure, permettant de parcourir de 10 à 25 km, et on embarque la quantité de gaz suffisante pour assurer une bonne marge de sécurité.
Les vols touristiques se situent en général à une altitude de l’ordre de 1 200 m (altitude autorisée dans notre région), mais une montgolfière peut aller beaucoup plus haut (10 000 m), sachant qu’à partir de 3 800 m d’altitude, l’oxygène à bord est obligatoire.
Montgolfières - Cour-Cheverny
En été, les vols ont lieu en général le matin, entre 5 h et 9 h avant que les thermiques (courants verticaux) ne se forment, et le soir entre 18 h et 19 h lorsque les thermiques se calment. En automne et au printemps, les vols du matin commencent un peu plus tard (8 h) et ceux du soir un peu plus tôt (16 h).
Dans la mesure du possible, la montgolfière se pose sur des chemins, facilitant ainsi la récupération… Mais ce n’est pas toujours possible, et il arrive de se poser en terrain privé, en essayant d’éviter les cultures ou la présence d’animaux.
Lorsque la montgolfière est posée, et le matériel replié (avec l’aide des passagers), chaque passager reçoit son « diplôme d’honneur d’Aéronaute » et l’on débouche le champagne pour finaliser ces moments inoubliables…
Montgolfières - Cour-Cheverny

La tête en l’air…, mais les pieds sur terre…
Comme dit précédemment, le principe de fonctionnement est simple…, mais de solides compétences sont requises pour piloter !
Outre les compétences techniques évoquées à propos de l’obtention de la licence, l’aéronaute doit présenter un profil calme pour maîtriser l’ensemble des paramètres de vol, rigoureux (respect des procédures), attentif (par exemple pour observer les nuages : les alto cumulus annoncent des tourbillons…) et doit faire preuve d’autorité pour que les passagers respectent strictement les règles de sécurité…, ou quand ils demandent de prolonger le vol… (« Mais il fait encore jour, on pourrait continuer ! » - Réponse : « En altitude il fait jour, mais la terre étant ronde, au sol la clarté a déjà diminué… »). À ce sujet, Benoît nous précise que « depuis la montgolfière, on ne distingue pas les fils électriques, on ne voit que les poteaux… », et « qu’on doit se poser au moins 30 minutes avant le coucher du soleil ».
Il faut aussi savoir organiser et gérer les plannings qui sont assez complexes : réservations des clients, programmation des vols, annulations pour cause de météo ou autres, répartition des personnels…, et bien sûr gérer tout le côté administratif et financier.

Une belle aventure humaine

Montgolfières - Cour-Cheverny
« Au Gré des Vents » (4), société créée par Chantal et Benoît, a employé une vingtaine de personnes : pilotes, récupérateurs et secrétaire - poste occupé par Christelle -, dont certains à temps partiel, et possédait 5 ballons. Une belle équipe soudée, que Chantal et Benoît remercient pour tout le travail accompli. L’entreprise a fonctionné une vingtaine d’années, jusqu’en 2018. Elle est maintenant installée au Controis-en-Sologne et appartient à Kevin Duval, formé par Chantal et Benoît, qui a repris le flambeau avec succès. Un successeur dont ils sont très fiers quand ils constatent son courage et sa détermination pour continuer cette belle aventure.
Dans les premières années, les montgolfières décollaient du château de Cheverny ; puis les lieux de décollage se sont diversifiés : terrain de Chantreuil à Cour-Cheverny, Chenonceaux, Chaumont-sur-Loire, Villesavin, Fougères-sur-Bièvre, Saint-Aignan, Chambord, Blois en bord de Loire, lieux soumis à l’agrément de la DGAC. Ils sont principalement choisis en fonction de la direction du vent, pour orienter le voyage vers certains sites (par exemple le terrain de Chantreuil à Cour-Cheverny pour survoler le château de Cheverny avec un vent de Nord-Est).

Des souvenirs pour toujours…
Nos trois aréostiers gardent un excellent souvenir de ces années d’activité… Outre la beauté des paysages rencontrés sur notre territoire ou ailleurs, le plaisir de rencontres avec de nombreuses personnes dont beaucoup d’étrangers de tous les pays (Au Gré des Vents transportait environ 6 000 personnes chaque année), ils ont aussi en mémoire de nombreux moments très particuliers… Ils évoquent aussi l’observation des animaux sauvages, l’odeur des châtaigniers en fleurs ou les survols de la Loire au ras de l’eau…
Benoît se souvient de cette passagère qu’il a vue, en se retournant, tranquillement assise sur le rebord de la nacelle… C’est là qu’il faut faire preuve d’autorité !...

Montgolfières - Cour-Cheverny
Il arrive fréquemment que le vol en montgolfière serve de cadre à une demande en mariage ou en fiançailles… Mais cela peut s’avérer comique, comme le jour où ce jeune homme a sorti la bague de fiançailles de son écrin pour l’offrir à sa dulcinée, mais qui lui échappa des mains… Elle était heureusement tombée au fond de la nacelle, mais le reste du vol consista à rechercher le précieux bijou… Souvenir également de cette banderole déployée au sol juste après le décollage par un complice, et qui disait : « Virginie, veuxtu m’épouser ? ».
Il y eut parfois quelques atterrissages au milieu des vaches et des taureaux « On se croyait à Intervilles !... », mais aussi cet accueil très particulier d’une biche dans une propriété privée, sans doute apprivoisée, qui est venue à la rencontre des occupants de la nacelle.
Un souvenir marquant pour Brice lors de ce vol avec un couple… : le jeune homme, très fier et très heureux, lui indiqua à l’arrivée qu’il avait demandé la demoiselle en mariage pendant le vol, demande acceptée… Brice lui fit part également de sa fierté et de son bonheur, car c’était son premier vol avec passagers !...

À votre tour…
Nombreux sont nos lecteurs à avoir déjà volé en montgolfière… Pour les autres, nul doute que ces quelques lignes vont les inciter à le faire…

P. L.

Montgolfières - Cour-Cheverny
Merci à Chantal, Benoît et Brice de nous avoir permis de partager leur passion et leurs connaissances. P. L.

(1) Chantal Loirat a été maire de Fontaines-en-Sologne de 2001 à 2008.
(2) Manex : Manuel d’exploitation où sont indiquées toutes les caractéristiques du vol.

(3) Sources : • www.hautesalpesmontgolfiere.com/www.lavionnaire.fr – • www.ecole-francaise-aerostation.com/ - Wikipédia
(4) www.au-gre-des-vents.net

 Quelques dates
• 1782 : les frères Etienne et Joseph de Montgolfier font leurs premiers essais avec un ballon en papier rempli d’air chaud.
• 25 avril 1783 : premier vol d’une montgolfière à Annonay en Ardèche, à une hauteur de 300 m.
19 septembre 1783 : vol d’une montgolfière à Versailles, en présence du roi Louis XVI, avec comme passagers un coq, un canard et un mouton.
19 octobre 1783 : premier vol habité par des humains, avec un ballon captif (relié au sol), avec à son bord Jean-François Pilâtre de Rozier et Giroud de Villette qui s’élèvent à 130 m d’altitude. • Les vols en montgolfière se sont ensuite multipliés, pour les loisirs mais aussi pour des usages militaires (observation, déplacements), pour la cartographie, la photographie aérienne, etc.
À la fin des années 1950, l’utilisation d’une fibre synthétique pour l’enveloppe (le nylon), et d’un gaz de pétrole liquéfié (le propane) comme carburant, allait relancer la montgolfière, en permettant un usage souple et sécurisé. Les premières montgolfières ainsi modernisées volent d’abord aux États-Unis. Elles arrivent en France en 1972.
 De nombreux ballons captifs ont été utilisés pour les loisirs, comme ce fut le cas au château de Cheverny jusqu’en 2005. Source : Wikipédia Chantal

La Grenouille n°64 - Juillet 2024